4 ans d’expérience @bibaulnay

au-revoirUne page se tourne dans ma carrière professionnelle. Je quitte le Réseau des bibliothèques d’Aulnay-sous-Bois après quatre ans de bons et loyaux services. Quatre années à tenter de développer le numérique au sein du réseau en terme de services pour les usagers mais aussi pour favoriser le plus largement possible une culture numérique commune en interne. Au cours de ces quatre années, on a testé, on a essayé, on a réussi mais on a aussi parfois échoué. Le numérique, aussi binaire soit-il, n’est pas une recette miracle. J’ai l’habitude de dire que si cela ne marche pas, ce n’est pas grave à condition d’être capable d’identifier les causes de l’échec. C’est en partie ce que je retiens de cette expérience à Aulnay-sous-Bois. Il faut être en capacité de proposer des services originaux mais qui font sens sur son territoire. Il est vain de vouloir mettre en œuvre des projets en raisonnant à partir d’outils parce qu’ils sont à la mode ou bien parce qu’ils semblent innovants. J’ai appris également au cours de ces quatre années qu’il fallait parfois être à contre-courant, résister aux sirènes d’offres insatisfaisantes qui entrent en totale contradiction avec notre mission d’accès aux savoirs. Au cours de ces quatre années, j’ai également appris qu’il fallait être patient en se fixant des objectifs réalisables. Avant de pouvoir faire le Tour de France, il faut apprendre à faire du vélo et ensuite enlever les petites roues. Mon analogie vaut ce qu’elle vaut mais a le mérite d’être claire. Un projet d’établissement qui intègre pleinement le numérique ne se fait pas du jour au lendemain. Cela peut-être frustrant mais c’est un passage nécessaire. Il faut prendre le temps d’accompagner les collègues, de faire tomber les barrières et les crispations que peut susciter le numérique.

Des projets en vrac

Une des grandes forces du Réseau des bibliothèques d’Aulnay-sous-Bois réside dans la liberté d’entreprendre des projets. Et on ne s’est pas privé. Je dresse une liste des projets avec lesquels je me suis bien éclaté.

  • Tablette XXL : un projet dédié à la découverte d’applications pour tablettes. Dès 2012, on est passé du stade de la réflexion à la pratique. J’ai appris à mieux connaître l’écosystème des applis assez nouveau pour les bibliothèques à cette période. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à réfléchir au concept d’applithécaire.
  • La PirateBox : Le plus beau projet que j’ai réalisé sur le plan éthique, philosophique, humain et même technique.
  • Privacy : Très tôt, on a tenté d’organiser des animations autour de la vie privée et de la protection des données personnelles. Cela s’est traduit par des ateliers, des rencontres, des topos… Parce que je suis convaincu que les bibliothécaires ont un rôle à jouer dans cette bataille. Ils peuvent sensibiliser les citoyens, les accompagner dans la maîtrise d’outils et proposer une documentation sur cette problématique. Garantir le droit à la vie privée, à la liberté d’expression, l’accès à l’information sont des étapes indispensables dans la construction d’une citoyenneté et d’une société réellement démocratique.
  • Un blog : Je suis vraiment fier du blog Espace Numérique Aulnay qu’on a mis en place. Il n’est pas parfait, sur le fond comme sur la forme, mais il est devenu un véritable objet de médiation numérique. Depuis le premier billet (18/10/2012) jusqu’à aujourd’hui, nous avons écrit plus de 120 billets et atteint 106 000 pages vues. C’est la preuve qu’une identité thématique s’avère être un angle intéressant pour les bibliothèques qui veulent avoir une expression en ligne.
  • Des ateliers : Je n’ai pas pris le temps de comptabiliser le nombre d’ateliers qu’on a organisé en quatre ans. Mais cela a été un réel plaisir de les animer, d’accompagner les publics en passant de la maîtrise du mulot à la découverte de Tor Browser. On s’est bien marré à créer des applis pendant la Code-Week, à sacrifier des régimes de bananes pour le Makey-Makey ou revisiter des contes.
  • Recommander des lecture grâce à la cartographie : C’est le dernier projet qui a émergé peu de temps avant mon départ. Le principe est simple : une station = une recommandation de lecture. (Merci à Abelya sans qui ce projet n’aurait pas vu le jour).

Il y en a encore d’autres mais je ne veux pas transformer ce billet en inventaire à la Prévert. Cela a été pour moi une riche expérience et l’occasion de mettre en action des principes auxquels je tiens, de défendre des valeurs et ne pas être seulement dans le dire mais surtout dans le faire ! La page se tourne mais l’histoire continue vers de nouveaux horizons, d’autres défis à relever et de projets à construire dans la médiathèque Georges Wolinski de Noisy-le-Grand.

Ah et j’oubliais, ce billet d’au revoir est le 100ème de Biblio Numericus. C’est dingue comme le hasard fait parfois bien les choses ! 😉

Et si vous voulez me contacter, il y a toujours l’email thomas [point] fourmeux [at] biblionumericus [point] fr

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