Chaque année, du 1er au 7 mai, les bibliothèques américaines consacrent une semaine à la vie privée et organisent des actions pour sensibiliser les bibliothécaires et les usagers à la protection des données personnelles.
Closing the gap
Le thème de la Choose Privacy Week de cette année est intitulé « Closing the gap ». Les bibliothécaires mettent au centre de cette nouvelle édition les publics sous-représentés et les populations vulnérables qui sont victimes d’iniquité en matière de protection de leur vie privée.
Comme le rappelle l’American Library Association, tout le monde est exposé à des risques en matière de vie privée et victime de l’appétit gargantuesque des acteurs du big data. Mais les populations les plus pauvres ou appartenant à des communautés vulnérables sont davantage exposées à ces risques. Face à la surveillance omniprésente, « elles se trouvent souvent dans l’incapacité d’empêcher ou de contrôler les données personnelles recueillies, stockées, utilisées et partagées par des gouvernements et les entreprises« . Les bibliothèques, grâce à la confiance dont elles font l’objet, peuvent réduire cet écart pour ces usagers « en mettant à disposition des lieux sécurisés, des sessions de formations et des ressources pour les aider à reprendre le contrôle sur leur vie privée et leurs données personnelles ».
L’actualité politique et sociale en France confirme qu’une partie de la population est confrontée aux risques évoqués par l’ALA. En France, en 2019, des personnes LGBTQIA+ sont victimes de la bêtise et d’intolérance, des bibliothèques sont harcelées parce qu’elles organisent des événements pendant la QueerWeek, des citoyens impliquées dans des mouvements sociaux sont fichés, des personnes qui aident des individus à fuir la guerre et la misère sont accusés d’être des complices de passeurs. Alors oui, nous avons tous le droit de ne pas être surveillé !
Une initiative qui mérite d’être saluée et qui sera peut-être un jour portée en France par les associations de bibliothèques.