L’ALA, les bibliothèques américaines et l’impression 3D

John Abella CC BY - Flickr
John Abella CC BY – Flickr

L’Association américaine des bibliothèques poursuit sa réflexion et son action concernant l’impression 3D dans les établissements de lecture publique. L’association a publié un article sur la nécessité de mettre en œuvre des politiques publiques liées au développement rapide de l’impression 3D dans la société et en bibliothèque en particulier. Si en France, nous en sommes encore à nous poser la question de l’intérêt de la présence de ces machines dans nos établissements, les Etats-Unis ont largement dépassé cette étape de la réflexion. Nos confrères d’Outre-Atlantique se posent des questions plus profondes concernant le droit d’auteur, la liberté d’imprimer tel ou tel objet… Pour eux le développement de cette technologie ne peut se faire en dehors de politiques publiques clairement définies.

L’ALA considère, à juste titre, les bibliothèques américaines comme étant l’avant-garde de la révolution numérique et des mutations de la société de l’information. Ces dernières ont rapidement adopté l’impression 3D et peuvent ainsi fournir à leurs usagers les moyens de développer leur créativité, participer aux progrès dans le domaine de la santé ou même soutenir le développement de prototype en facilitant l’accès à la micro production.

Dans un récent rapport (téléchargeable ici ), Charlie Wapner de l’ALA invite les bibliothécaires à jouer un « rôle proactif dans le développement de politiques institutionnelles qui répondent aux complexités sociales, technologiques et politiques » liée au développement de l’impression 3D. Selon lui, les bibliothèques doivent adopter ce rôle en raison de leur capacité à développer la littératie numérique de leurs usagers et le mouvement de l’impression 3D.

La démocratisation des imprimantes 3D dans la société pose la question des politiques publiques liées à cette technologie. Afin de s’assurer que les gens utilisent au mieux cette technologie, les bibliothécaires américains pensent qu’il appartient aux professionnels des bibliothèques de réfléchir à l’élaboration de politiques en matière de propriété intellectuelle, de droit des marques et de vie privée, des problèmes juridiques éventuels. Il faut rappeler que l’absence de jurisprudence sur l’impression 3D peut contribuer à entretenir une situation confuse. Ils pensent que le développement de l’impression 3D en bibliothèque ne peut pas être détachée de ces questions. Il ne suffit pas aux bibliothécaires d’accompagner les usagers à apprendre à utiliser les machines et à modéliser des objets avec des logiciels de Conception Assistée par Ordinateur (CAO). Charlie Wapner rappelle que les professionnels des bibliothèques doivent être en mesure de proposer ces nouveaux services en ayant comme point de repère les missions de services publics des bibliothèques.

Le rapport soulève également la question de la liberté intellectuelle/ d’expression liées à l’impression 3D. Peut-on autoriser les usagers à fabriquer n’importe quel objet à partir d’une imprimante mise à disposition par une bibliothèque ? La polémique des armes à feu imprimées en 3D avait fait couler beaucoup d’encre.

A ce propos, Deborah Caldwell-Stone, du bureau de la liberté intellectuelle de l’ALA, donne des conseils aux bibliothécaires pour les aider à élaborer des politiques d’utilisation des machines en cohérence avec les valeurs distillées par les bibliothèques notamment en ce qui concerne la liberté d’expression. Le règlement concernant cette technologie (tout comme les règlements concernant l’utilisation d’Internet) ne doit en aucun contrevenir aux principes fondamentaux de la Library Bill of Rights  et le Code de l’Ethique des bibliothèques de l’ALA .

L’ALA pense que si les bibliothécaires américains se familiarisent avec l’impression 3D et prennent part aux débats qui sont en train d’émerger, ils peuvent avoir une certaine expertise sur cette question et prendre part à l’élaboration de politique publique relative à l’impression 3D. C’est d’ailleurs un objectif clairement exprimé par Alan S. Inouye, responsable du bureau for Information Technology Policy de l’ALA.

L’ALA s’est véritablement emparée de la question de l’impression 3D en bibliothèque et produit un travail assez remarquable pour aider les professionnels à y voir plus clair. Vous pouvez retrouvez à cette adresse  les différents documents produits par l’association américaine.

3 commentaires à propos de “L’ALA, les bibliothèques américaines et l’impression 3D”

  1. Rétroliens : L’ALA, les bibliothèques am&eacute...

  2. Rétroliens : L’ALA, les bibliothèques am&eacute...

  3. Rétroliens : Offrir un service d’impression 3D en BU? | Même les quiches ont des tuyaux…

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