L’intérêt de se tourner vers les lieux de fabrication numérique #brève

La dynamiquePrinting_with_a_3D_printer_at_Makers_Party_Bangalore / Wikipédia du DIY et l’émergence des pratiques de fabrication numérique constituent une voie à suivre pour les bibliothèques qui souhaitent réaffirmer leur rôle dans la société du 21ème siècle.

Les bibliothèques sont des lieux qui garantissent la démocratisation de l’accès à la connaissance. Elles sont ouvertes à tous et permettent à chacun d’accéder librement à l’information. Pendant longtemps, cela s’est traduit par les livres et la constitution de collections. Puis avec l’émergence du Web, cela s’est fait en offrant un accès à Internet dans les murs de la bibliothèque. Mais pour Tim Carrigan qui travaille pour l’IMLS (cet institut vise notamment à promouvoir les espaces de fabrication numérique dans les bibliothèques), la prochaine étape est celle de la fabrication numérique. Selon lui, cette évolution se traduit par les mutations de la société qui a longtemps privilégié la consommation de connaissances. Désormais avec les outils numériques, la société favorise la co-création et la production de connaissances par tous. Les usagers ont encore besoin des services traditionnels des bibliothèques (collections, espace de travail, aide à la recherche…) mais les établissements doivent aussi de s’emparer de cette nouvelle thématique afin de permettre l’acquisition de compétences en matière de littératie numérique et ainsi répondre aux missions fixées par le manifeste de l’Unesco sur la bibliothèque publique.

« Les collections et les services doivent faire appel à tous les types de supports et à toutes les technologies modernes, de même qu’à la documentation traditionnelle ».

Cela est nécessaire pour donner à chacun le droit de « participer à une société qui utilise la technologie des communications numériques dans les milieux de travail, au gouvernement, en éducation, dans les domaines culturels, dans les espaces civiques, dans les foyers et dans les loisirs ».
En disposant d’un lieu de fabrication numérique, les bibliothèques peuvent également répondre à leur impératif d’égalité d’accès en s’adressant à différentes catégories d’usagers. En effet, les animations que peuvent proposer les établissements ne sont pas tous destinées à un public à tendance geek. A titre d’exemple, nous pouvons citer le cas de la bibliothèque de Fayetteville qui propose à sa communauté aussi bien un laboratoire de création digitale qu’un « little makerspace » pour les enfants ainsi que des ateliers coutures qui rencontrent un franc succès auprès du public adulte.
Dans le même temps d’autres initiatives du même genre émergent dans d’autres bibliothèques du pays. La bibliothèque de Westport, qui avait déjà intégré un makerspace au sein de ses murs, a acheté l’an dernier deux robots NAO pour inciter les jeunes à s’initier à la robotique et acquérir des compétences de bases en programmation. On peut également citer le cas de la bibliothèque de Detroit et de son makerspace Hype Teen Center qui propose aux jeunes d’apprendre à réparer son vélo et de le personnaliser. Ce type d’activité de réparation et bricole a particulièrement du sens sur un territoire comme Detroit qui a été frappé de plein fouet par la crise économique et qui a impacté directement les conditions de vie des habitants.

Au-delà de la question des outils et des services offerts, ce type de démarche est l’occasion d’offrir à sa communauté un lieu de rassemblement qui leur permet de partager leur expérience et leur création.
Chaque lieu est différent et ne doit pas être copié. Il ne faut pas vouloir reproduire systématiquement ce qui se fait dans d’autres structures. Les usagers, leurs attentes et leurs éventuels besoins varient d’un territoire à l’autre. Les lieux de fabrication qui se développent dans les bibliothèques américaines ne s’organisent pas non plus de la même façon. The Bubbler de la bibliothèque de Madison recouvre une dimension artistique très forte, les bibliothèques de New York mettent à la disposition des jeunes un studio d’enregistrement. Les bibliothèques de Philadelphia mettent l’accent sur les STEAM (science, technologie, ingénierie, arts, mathématiques) et proposent des ateliers créatifs avec des matériaux peu coûteux. La bibliothèque publique de Denver a mis en place un ideaLab qui s’adresse aux 12-19  ans qui est spécialisé dans la programmation informatique  On constate bien que chaque lieu est différent et a opté une stratégie qui correspond aux particularismes de son territoire.

Source : Library Journal

2 commentaires à propos de “L’intérêt de se tourner vers les lieux de fabrication numérique #brève”

  1. Rétroliens : L’intérêt de se tourner vers...

  2. Rétroliens : L’intérêt de se tourner vers...

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