J’ai testé Libby, l’application de livres numériques de la NYPL

J’ai déjà parlé de l’application Libby portée par OverDrive qui permet aux bibliothèques américaines de proposer des livres numériques à leurs usagers. La force d’OverDrive est d’avoir su développer une application qui facile l’expérience utilisateur et qui contraste avec l’usine à gaz qu’on connaît en France avec PNB et la DRM d’Adobe. J’ai eu l’occasion de tester l’application et vous propose un compte rendu en images.

Installation et configuration

L’appli se télécharge depuis le store Android ou iOS (Microsoft aussi) et présente un affichage plutôt agréable. La navigation au sein de l’appli est plutôt fluide et ergonomique. Avant de commencer à télécharger des livres numériques, il faut configurer l’appli en choisissant quelques options en fonction de la situation de l’utilisateur : est-ce qu’on a une carte de bibliothèque :à quelle bibliothèque est-on rattaché :est-ce qu’on lit sur Kindle ou depuis son smartphone:

Une fois cette étape effectuée, il suffit de saisir son numéro de carte et son mot de passe (le même que pour accéder à son compte lecteur). L’usager est authentifié et n’a pas besoin de créer un compte Adobe pour gérer la DRM :Les livres numériques sont protégés par verrou mais l’opération est totalement transparente pour l’utilisateur. L’expérience utilisateur est bien plus satisfaisante que la solution PNB proposée en France. La procédure ressemble par bien des aspects à celle proposée pour les livres numériques équipés de la DRM allégée LCP :

Télécharger un livre numérique

Après avoir renseigné son compte lecteur, on accède au catalogue de la bibliothèque numérique. La page d’accueil propose des nouveautés, une sélection réalisée par des bibliothécaires (thématiques, par prix littéraires), des entrées par genre, par public :Il y a bien évidemment un moteur de recherche par titre, auteur, mot-clé… La recherche par auteur renvoie les différents titres classés par genre et par format (livre numérique ou livre audio). Des filtres permettent également d’affiner la recherche (date, format, langue, compatibilité…) :Les notices affichent parfois une icône qui renseigne sur le statut d’un livre. (Bientôt disponible, s’il y a une liste d’attente, combien d’exemplaires disponibles…). On touche du doigt une des limites du modèle du livre numérique en bibliothèque à savoir la reproduction d’une rareté artificielle dans un écosystème d’abondance introduite par la mise en place des verrous numériques :Pour emprunter son livre, il suffit de cliquer sur la notice et sur « Borrow » (emprunter). Un message apparaît pour indiquer la durée du prêt ainsi que le nombre d’emprunts possibles. On peut lire directement le livre !

Gestion du prêt et fonctionnalités

Libby propose un certain nombre de fonctionnalités au sein même de l’appli. L’utilisateur peut par exemple prolonger son prêt, rendre le livre :ou encore envoyer son livre numérique pour le lire sur un autre appareil :

 

 

 

 

 

 

L’appli intègre des fonctionnalités classiques qu’on retrouve dans la plupart des applis de lecture de livres numériques : bookmark, navigation par chapitre, choisir sa police (y compris pour les DYS) :une fonction de recherche ainsi qu’un dictionnaire :En conclusion, Libby est une appli qui présente un certain nombre d’atouts pour lire des livres numériques. Elle dispose d’une interface plutôt satisfaisante qui correspond aux standards actuels en matière de design et d’ergonomie. Pour un service de bibliothèque, cela mérite d’être souligné. Concernant le fonds, l’appli fournit un accès à plus de 167 000 titres (livres numériques et audio). Je n’ai pas regardé dans le détail mais cela serait intéressant de voir s’il y a des titres issus de l’autoédition. Le point fort de Libby est la facilité de son utilisation et le soin d’éviter de passer par l’étape DRM pour les usagers. Ce n’est pour autant pas idéal car la présence de ces verrous peut conduire à des situations surprenantes où l’usager doit attendre son tour pour pouvoir récupérer son fichier numérique qui est par essence duplicable à l’infini. Le quota d’emprunt est assez souple car il permet d’emprunter jusqu’à 12 documents. Enfin, il y a une question qui reste en suspens à savoir la politique de confidentialité et l’utilisation des données des utilisateurs. Aucune mention à cet égard sur l’appli ou sur le site dédié. D’après l’application Exodus Privacy qui analyse les traqueurs et les permissions demandées par les applications. Elle recense un traqueur Google CrashLytics qui est utilisée par les développeurs pour récupérer des rapports de bugs et connaître également le nombre de personnes qui utilisent en direct l’appli. Concernant les permissions, Libby accède à la position géographique de l’appareil. Mais cela est certainement utilisé dans le cadre d’une politique de géoblocking (être autorisé à utiliser le service uniquement sur un territoire défini).

8 commentaires à propos de “J’ai testé Libby, l’application de livres numériques de la NYPL”

      • En fait, ça semble avoir évolué, depuis votre article. On peut ajouter bien plus de bibliothèques, maintenant, mais seulement de pays anglophones. En France, il y a l’American publish library, à Paris, qui est dans le réseau. Mais les livres sont en anglais, du coup. Ce serait bien que ça évolue pour prendre en compte d’autres pays d’autres langues.

        • Bonjour,

          Vous avez raison la situation a changé depuis. LCP est également utilisé aujourd’hui par des acteurs français. La DRM est implémentée dans l’appli Baobab portée par Dilicom, il me semble.

          Thomas

  1. A votre connaissance, toujours pas de bibliothèques françaises utilisant Libby ou un système similaire ? je suis francophone a l’étranger et j’aimerais pouvoir emprunter des livres français facilement.

    • Bonjour,

      A ma connaissance la bascule vers la DRM LCP qui repose sur le même principe que la technologie déployée dans Libby est déjà engagée depuis quelques temps maintenant. Dans un récent article le média Actualitté évoquait le cas de Numilog et de sa plateforme Biblioaccess. Vous pouvez aussi peut-être regarder du côté des médiathèques de l’Alliance française. Elles fournissent peut-être ce service.

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